Le 18/01/2016Lettre hebdomadaire du 18/01/2016 + Flash Spécial Marchés

Le CAC enregistre une nouvelle semaine de baisse: jeudi -1,8% et vendredi -2,4%. La chute des marchés chinois et la poursuite de la baisse du pétrole, qui a franchi à la baisse les 30$ en cours de semaine, restent au cœur des inquiétudes des investisseurs.

Flash spécial Marchés

Le prix du baril et la baisse des prix des actifs chinois se relaient pour effrayer les investisseurs.

Pourquoi la baisse ?

Le yuan semble stabilisé par la banque centrale chinoise depuis deux jours et les actions A, toujours mal orientées, retrouvent des variations « normales » (-3% maximum). De plus, les autorités chinoises vont exiger à partir du 25 janvier des réserves obligatoires auprès de la PBOC sur les dépôts de toutes les banques intervenant sur le yuan « offshore ». Enfin, les derniers chiffres d’import-export chinois ont été rassurants et supérieurs aux attentes.

Côté pétrole, la chute semble inarrêtable, ce qui justifie une certaine angoisse quant aux effets induits : défaut de nombreuses sociétés d’exploration pétrolière aux USA, difficultés budgétaires pour les pays exportateurs, spéculation sur leurs devises, …. La récente levée de l’embargo sur le pétrole de l’Iran, dont les relations diplomatiques avec Riyad sont exécrables, peut constituer un nouvel élément exerçant une pression baissière sur le prix du baril. Mais parallèlement, la tranche atteinte aujourd’hui, sous les 30$, constitue la limite acceptable pour le principal responsable de la baisse, le plus gros producteur mondial, l’Arabie Saoudite. Ces niveaux ont été explicitement cités comme nécessaire pour initier de la part du pays de l’or noir une réduction de sa production et  donc stabiliser le prix du baril. Une réunion extraordinaire de l’OPEP a été demandée en début de semaine dernière. En cas d’accord sur la réduction de la production pétrolière, l’or noir pourra se stabiliser et initier un rebond.

Les aspects récessifs de cette baisse du baril ne sont pas négligeables, notamment sur l’économie américaine : hausse du taux de défaut dans le secteur énergétique, éventuel augmentation du chômage suite aux licenciements dans le secteur énergétique. Nous ne sommes cependant pas dans une situation comparable à 2008 comme certains peuvent laisser l’entendre. En effet, les bilans des banques américaines ont été considérablement renforcés ces 7 dernières années.

Tout n’est pas négatif?

Nous estimons que les aspects positifs de la baisse du prix du baril sur les marges industrielles et le pouvoir d’achat sont négligés par les marchés. La dynamique des économies développées, notamment de l’économie européenne, reste satisfaisante. Le principal risque selon nous nous réside dans l'impact de la crise du secteur énergétique aux Etats-Unis. Cet impact est déjà en partie intégré par les marchés, comme en atteste par exemple la hausse des spreads « high yield » aux USA (hausse de +260 bps depuis le début d’année sur la cote énergétique).

Que faire ?

Dans ce climat de forte incertitude,  auquel s’ajoutent la publication des résultats d’entreprise et le nouveau cycle de hausse des taux américains dont nous n’appréhendons pas encore toutes les conséquences, il faut s’attendre à un environnement toujours volatil.  Après la période actuelle, pendant laquelle les objectifs des opérateurs est la préservation du capital, reviendra une période d’investissement. Les secteurs les plus pénalisés  pourront alors entamer une remontée brutale. 

 

 

Lettre hebdomadaire

Le CAC enregistre une nouvelle semaine de baisse: jeudi -1,8% et vendredi -2,4%. La chute des marchés chinois et la poursuite de la baisse du pétrole, qui a franchi  à la baisse les 30$ en cours de semaine, restent au cœur des inquiétudes des investisseurs.

Europe

L'excédent commercial de la zone euro a augmenté à 22,7 Mds€ en novembre, après 19,9 Mds€ en octobre.

Etats-Unis

La production industrielle recule de -0,4% en décembre.

Chine

Pour limiter la spéculation sur la dépréciation du yuan, les autorités vont exiger à partir du 25 janvier des réserves obligatoires auprès de la PBOC sur les dépôts de toutes les banques intervenant sur le yuan « offshore ».

Sociétés

ABInbev emprunte pour 46 Mds$ sur le marché obligataire pour financer le rachat de SAB Miller. Cette opération rencontre un franc succès avec près de 110 Mds$ de demande de la part des investisseurs.

Conclusion

La publication des résultats du dernier trimestre a commencé de façon mitigée et ne peut contrer le stress causé par la chute libre du prix du baril. Les doutes quant à l'économie chinoise s'étendent désormais à la croissance américaine, affaiblie par la crise du secteur énergétique. Les anticipations deviennent cependant si négatives que les titres de producteurs de matières premières s'offrent des rebonds temporaires à la moindre stabilisation des prix spot. La volatilité des cours pourrait annoncer une inversion de tendance. Dans cette attente, nous allégeons nos expositions japonaises, suisses ou anglaises.